Seule quelques jours.
Voilà qu'elle se dénigre encore, faisant soupirer le Kitsune qui lui poke le nez. Clairement, il n'est pas d'accord avec le terme de boulet, il va falloir lui virer cette sale idée de la tête : sinon elle ne s'en sortira pas. Il est normal d'avoir besoin d'aide, de temps à autre, surtout avec certains passifs. Les boulets, ce sont ses parents qui ne lui ont pas permis d'avoir une vraie “norme” de vie, si on peut dire.
Mais bon, soyons patient, les révélations finissent toujours par arriver, se rappelle mentalement Eden. On ne peut pas forcer l'idée ou l'amour de soie, ni la confiance, juste montrer la route et l'encourager. Il fera au mieux, comme on a pu faire pour lui, et comme les personnes humainement bonnes feront pour leurs prochains !
Et voilà qu'après sa crise, la Dryade se décide à jouer le rôle de la belle jeune fille à marier : en rigolant, bien sûr, qu'elle usa ses termes, bien que cela fit tirer la tronche à notre homme. Il ne faut pas user ses termes qui sont plutôt dénigrants finalement, pour elle-même. Cette idée fourrait par ses parents, c'est... Nul, simplement. Elle est plus qu'un bout de chair à échanger avec un homme. C'est du moins comme ça qu'il entend les choses, et cela l'horripile.
“Tu n'as pas besoin de faire autant, tu n'as rien à me prouver. Si c'est par plaisir, toutefois, j'accepte. Mais tout sauf, car tu es censé être “une bonne fille à marier”, c'est une mauvaise idée à retenir de ton éducation. Tu es plus que ça. Bien plus. Aie confiance en toi.”
Et il sourit plus tendrement. Il se doute que ce sera difficile, et qu'un jour, il faudra la confronter à nouveau à sa famille pour qu'elle s'impose et s'accepte, mais si elle peut le faire déjà un peu avec son aide, il sera fier en tant que professeur et personne à aider cette fleur à éclore.
Quand il entend la proposition, il rit. C'est vrai qu'il aura bien besoin de douche, d'être propre : surtout en vue de son second boulot. Mais bon, généralement, il s'auto-gère et trouve toujours comment reste nickel chrome, il ne veut pas trop imposer ça à une jeune femme qui ne connaît pas l'amour, et rien de l'aspect physique.
Ce serait créer probablement un traumatise dans sa tête. Et il n'aimerait pas.
“C'est aimable, il faut bien sentir bon pour étudier des échantillons dans un laboratoire en buvant un café.” Dit-il, sur un ton très humoristique.
Il vint s'installer à table, notant prendre sa douche après celle-ci, et regarde les efforts de la Dryade. Tout en appréciant le repas, il lui dit clairement que c'est un cordon-bleu, mais qu'elle n'a pas besoin de faire aussi grand pour lui, c'est gentil, mais des petits repas tout simple sont très bien aussi. Il faut qu'elle se repose, après ce genre d'événements, et pense à elle.
Eden apprécie sa douceur et son humanité envers lui, mais Ayaka ne doit pas oublier son état qui demande repos et détente. Donc, la prochaine fois, c'est lui qui cuisine : s'en est même une condition en fait. Ils le feront à tour de rôle jusqu'au retour de la propriétaire. Pourquoi ? Car tous le monde doit mettre la main à la pâte, même dans l'idée d'un marriage. La femme n'a pas à tout faire, d'où le fait que “bonne à marier” est autant un terme rétrograde ! Bien que notre Kitsune ne s'imagine ni marier, ni en couple de toute façon.
Toutefois, en tant que Professeur, il se doit de montrer la meilleure vision de vie possible, ça fait partie de son enseignement, se dit-il.
Une fois, le repas finit, il insistera pour faire la vaisselle, tout naturellement. Et il chantonnera simplement en la faisant, des airs lointains, mais agréables. Il faut bien s'occuper pendant qu'on trempe, frotte et rince !
“Il est normal que je participe ! Je refuse de te laisser tout faire, ce n'est pas mon genre de faire le Pantouflard... Sauf chez moi, mais je suis seule, et j'ai le droit de faire le pantouflard alors !” Il rit, petit moqueur de lui-même. “C'est mon style de vie solitaire, je n'ai pas honte, après j'aime mon endroit propre, tout de même. Un pantouflard ne rime pas avec Saleté !”
Il range au mieux les affaires en se faisant aider d'Ayaka pour savoir où chaque objet se trouve. Autant qu'il apprenne les emplacements, il va être ici quelques jours. Une fois fait, remerciant la dryade, mais ayant pris conscience d'un manque crucial de matériel, il lui dit qu'il fait l'aller-retour chez lui récupérer des vêtements, pyjamas et ce qu'il pourrait avoir besoin.
Après l'avoir rassuré, ainsi fait-il.
Cela lui permet aussi de récupérer un ordinateur portable gamer avec son casque, son oreiller favori au moins, ses produits, et pyjama pour ne pas dormir en calbut ou nue comme d'habitude, ce serait bien trop indécent ! Profitant alors de ce moment pour se doucher chez lui une dernière fois, et revenir, propre comme un sous neuf, bien garé sa voiture qui n'a subi aucune punition, et revenir à l'appartement.
Le Kitsune donne aussi des livres qu'il a ramené à la dryade, sur la méditation et la compréhension de soi-même, avouant que cela l'a bien aidé pendant ses longues études quand il était trop stressé, jeune. Puis va se changer dans la salle de bain dans un pyjama large, un peu trop grand. C'est confortable : ça ne colle pas.
“Voilà, ne te moque pas de mon style, j'aime bien me sentir libre. Du coup, j'ai une dégaine bien moins classe.” Et il défile, pour la faire rire, avant de s'incliner comme une réussite.
En tout cas, il est amicale, et discute facilement, tout en installant son ordinateur et téléphone dans un coin où il pourrait faire ses affaires, et se préparer lui-même le canapé avec son coussin : immense et bien rebondis. Il semble aimer avoir la tête bien enfoncée dans ce truc qui a l'air si doux et confortable. Mais hors de prix. Eden vit dans un certain confort après tout, malgré lui.
“Je te le ferai essayer, j'suis sûr que ce genre d'oreiller peut aider à faire moins de mauvais rêves ! Enfin, ce n'est qu'une supposition... Chacun a son type de préférence, j'aime le tout mou, tout doux. Parfois, je dors même sous forme animale, car c'est plus confortable.” Avoua t-il, souriant.