Assise sur cette petite estrade dont elle ignorait tout, néanmoins Ioenna était certaine de la complainte qui pourrait suivre. Quel client sera heureux de voir sa technicienne de surface “prendre une pause” ? Oh, personne.
Mais si elle ne le faisait, au moindre pas de travers, c'était des arts-martiaux dans la jolie face de Marina.... Coûtant sa paye malgré ses efforts, et probablement un renvoi de sa boite. Son patron ne serait moins compréhensif sur la violence, que du laxisme. Pourquoi ?
Ioenna est une pro du domaine, il pardonnerait un jour de lacune par rapport à toute les fois où celle-ci a faire honneur à sa mission ! Bon, bien que ce ne soit toujours pas son job de rêve, au moins, elle le faisait bien.
Mais un jour, Policière, elle pourra tataner des connards et conasses... pas trop fort. Mais ce serait moins dur à endurer que nettoyer n'importe où, et devoir cacher ses moindres émotions négatives, qui ne sont en aucun cas de la peur ou du dégoût du lieu.
Non, plus du dégoût de son passé et d'être coincé dans la peau justement de femme de ménage, alors qu'elle pourrait faire tellement plus !
Voilà la proprio, bizarrement, elle ne hurle pas. Ioenna fixa ses poignets : sûrement la potion de plus tôt.
“Cet endroit est loin d'être des plus morbides que j'ai vu. Je suis désolée de m'être posé toutefois. Je remettais le passé là où il est censé être et mes manières en place. Vous retirez ce moment de feignasse de ma paye, et au besoin, vous pouvez bien entendu au parlant au grand patron, ce n'est pas un problème et ce serait normal.”
Il était clair que même si capable de rester calme, elle n'avait pas récupéré le masque ici. Il était bien plus neutre son visage. Elle évitait encore de montrer la lassitude, ou le fait d'être saoulé, mais la neutralité pouvait perturber bien des gens. C'était un... Semi-masque ? Qu'importe, tant qu'elle pouvait faire le taff.
Juste dégoûtée que ça se finirait avec une petite paye pour une si grosse journée. Mais quand on merde, faut l'assumer, quand on se contrôle pas non plus.
Bah, c'est sûrement avec ces autres rencontres qu'elle remet trop de chose en doute, notre Ondine. Qui sait, à part elle, qui ne veut pas s'ouvrir ?
La dame bleue avait examiné son travail, encore. La seule chose qu'elle n'avait pas touchée, c'étaient les trucs qu'elle n'avait dit pas toucher. Du coup bah, pas toucher ! Mais bon, si ça la rassure de voir le boulot fait.
Enfin, Ioenna la suivit en silence un peu, écoutant ses futurs simplement. Que pouvait-elle faire de plus qu'accélérer le rythme pour en terminer au plus vite avec cette journée.
Surtout qu'elle suivit la petite sorcière aux rythmes rapides, avec tout son bordel de ménage. Des fois, c'était crevant, mais la force l'habitude la rendait capable, malgré la gueule qu'elle tirer en ce moment, sans faux sourire.
Posant son matériel, elle regarde la nouvelle ça.
“Oh, c'est en rien un problème qu'un médecin peut gérer, mais c'est sympa, aimable plutôt. Vous pouvez remonter le temps et exterminer des ordures de mafieux au fin fond du froid de la Russie ?”
L'œil valide de la Ondine se posa droit dans celui de Marina, la retenant de repartir malgré tout. Son aura n'était plus aussi retenue, ni factice. Oh, de son œil émanant l'aura de celle qui avait bien trop vue, bien trop fait, et sûrement pas dans la joie ou la beauté du monde.
Indirectement, on ressentait quelque chose, d'assez immondice dans son œil. Comme un miroir dans lequel se reflétait ce qu'elle avait déjà fait, pour satisfaire ceux qui l'avait “sauver”.
Oh, si elle le désirait, la jeune Russe pourrait tenter de devenir Chirurgienne, au vu de ses connaissances complexes du corps humain et de règles que normalement une personne ne devrait pas connaître, du moins, pas une personne saine.
Agitant sa main un instant, elle sembla vouloir rassurer la cliente.
“Passé est passé, je suis juste impatiente de pouvoir passer un concours de police, et attraper les mauvaises personnes. Ne vous en faites pas partie, ce n'est pas ce que j'ai vu qui vous fauterai ou que ce soit... Ça semble être à vous, alors, vous avez juste fait des choix qui vous appartient. Ah, je dépasse le chemin de la relation. Je m'excuse, et je vais travailler.”
Si Marina restait, ça lui allait aussi.
Remontant ses manches, la voilà qui attaquer ses touches avec encore efficacité. Fallait bien mettre les talents tristement acquis à son avantage d'une manière ou d'une autre. Les hauteurs, les petits espaces, le plafond. Rien ne semblait pouvoir échapper à notre maniaque du ménage malgré elle.
Hors de questions de quitter la zone en laissant des trucs traîner, sauf à la demande des propriétaires, toujours. Mais sinon : la perfection est ce qui est toujours recherché. Un de ces mauvais traits, ou bons. Cela dépend des points de vue ! Puis du coup, elle passait ses nerfs sur tout cela, faisant briller comme jamais les vitres et le sol avec fierté nouvelle.
Non, elle ne cédera pas aujourd'hui à la violence, quitte à perdre sa paye, car elle ne se tient plus comme le modèle que veut le patron, mais juste comme Ioenna. Riant à la vitre qui avait perdu le combat avec son sourire carnassier.
“Pas une tâche peut m'vaincre, z'avez cru quoi, bande de saleté. Sous estimez pas la Russe, vous pourriez le regretter, nyark !”
Bon, faut dire qu'elle ne savait même pas si la patronne admirait la réelle Ioenna, agile, souple, mais aussi plutôt bien musclée du haut de ses 1M78. Un beau gabarit, qui ne se mettait pas en valeur avec la tenue ridicule imposait par le patron.
C'est un sport, de faire chaque zone en détails, auxquels elle n'abandonne pas, usant de ses pratiques pour toujours tout atteindre avec précision. Un peu trop précise. À se demander, encore, où la Russe avait appris à être si fortiche et à l'aise dans toutes ses positions désagréables !
Rangeant ses armes, la fin de sa journée allait arriver, à moins d'autres demandes de sa cliente. Mais à partir de maintenant, elle fera face à Ioenna, naturel.
Sortant la tête pour la chercher, celle-ci s'exprima.
“Oy, m'dme, j'dja finis. Ah, faites pas gaffe, fin de journée, plus envie de foutre les obligations à ma gueule.” Son sourire et ses bras croisés étaient bien plus naturels, carnassier, et clairement, une bonne motarde. “C'pas contre vous, mais faire les trucs-là, ramplanplant, avouer que c'est d'un chiant ? Z'préférais votre musique à l'arrivée, ahah !” Ria t-elle.
Enfin, elle se tapait le torse pour se reprendre, et demander à la dame la suite des opérations pendant qu'elle semblait encore vérifier ; Bah, elle s'y habituait même si cette fois sa gueule montrait que ce côté-là, ça l'emmerdait : car ça remettait son intégrité en doute, voyons ! Mais bon, elle ne va pas la taper, faut se tenir. Elle tapera les gens bourrées du bar.
“Z'êtes aimable, mais j'veux pas faire perdre plus de temps. Et j'suis pas du genre à vouloir rallonger la paye d'un client. Bien faire, vite, c'est mieux pour vous, et moi ! Car j'peux retourner rouler comme une bâtarde dans les rues au plus vite, Ahah !”
Posant ses deux mains sur ses hanches, elle pensait à sa pauvre bécane qui l'attendait, enfermé et protéger. Ah, petite chérie, j'arrive bientôt. Soit patiente. Maman finit de bosser, plus ou moins. Elle s'est relâchée, elle n'aura probablement pas de thune pour toi ce mois-ci, mais qu'importe. Ioenna pourra au moins faire quelques tours de bars et foutre la mine à des hommes qui pètent plus haut que leurs culs ! Ah, juste l'idée de cela l'amusait déjà, a sa manière, de faire justice où elle pouvait, tant qu'elle n'avait pas le diplôme.
“Du coup, j'vous suis m'dme la sorcière. On peut dire que vous avez un très grand endroit, au moins, il offre des challenges à mon corps, ça fait le sport ! Alors ça, c'est cool.”
Ouais, bon, adieu les images, Ioenna avait plus du tout envie de fournir un quelconque effort pour se tenir en professionnel, elle en avait eu marre, et n'avait pas su remettre ce foutoir de masque professionnel de ses ovaires à la con. Qu'importe, le boulot sera fait, tant pis pour l'image de l'entreprise.
Gros doigt à eux, elle, elle voulait juste être elle-même un peu, cesser de s'emmerder de penser à la con et de se coincer. Z'avez vu le résultat ? Ca finis par la rendre instable, et du coup, on la jugeait comme une faible ! Oh, qu'elle déteste ça, alors c'est complètement hors de questions de continuer.
Loin d'être faible, elle a un gros niveau, hors de question qu'on le remette en doute. Sinon.... Urf, ça l'énerve, c'est tout. Elle sait ce qu'elle fait, bordel !
Enfin bon... S'agacer dans son crâne, pas sûr que ce soit utile. Tiens, elle a faim... Vivement qu'elle finisse, nourrir son petit bidou qui réclame ses calories !