Un vent fort s'était abattu sur l'archipel nippone depuis déjà plusieurs heures, brassant des fines gouttelettes d'une bruine qui me faisait bien rire. La différence avec l'Angleterre était marquée : une pléthore de parapluies de toutes les couleurs avait envahi les rues d'Osaka là où je portais juste une tenue de sport suffisamment imperméable et coupe vent pour me sentir à l'aise par ce temps mitigé. Quiconque se serait penché vers moi aurait probablement senti une légère odeur de chien mouillé, suffisamment légère pour laisser planer le doute : c'est que la demoiselle aurait un peu trop forcé sur l'activité, au point de sentir un peu trop fort. Je ne me cachais pas derrière des parfums qui agressaient mon nez en plus de me donner la nausée. Mes cheveux accrochaient la pluie, mes joues étaient rougies par l'effort que je venais de fournir.
Alors que je m'apprêtais à sortir une petite gourde de mon sac, solidement harnaché sur mon dos pour ne pas provoquer d'à-coup lorsque mes foulées devenaient trop importantes, se posa la question de savoir si je refaisais ou non un tour du parc immense. Je trouvais cette journée parfaite, oui, car elle me permettait de ne pas être bloquée dans les foules qu'il pouvait y avoir par beau temps et ce même après la fin de la saison des cerisiers. Mais je ne devais pas être trop gourmande. Déjà, je sentais la pluie se calmer. C'était juste un orage d'été qui ne durerait pas, et j'avais déjà bien pu en profiter. L'automne se ferait encore attendre plusieurs semaines et si c'était dommage, je ne pouvais guère changer la météo à ma guise. Je récupérai progressivement mon souffle en courant à petites foulées vers la sortie, je m'étirai ensuite longuement sur un banc vermoulu du parc pour ne risquer aucun claquage ou autre. Un large sourire s'étirait sur mon visage alors que cette bonne séance dominicale me gorgeait d'une satisfaction non feinte.
Reprenant la direction de la ville-même après m'être enfin désaltérée, mon ventre gronda d'une envie marquée. D'accord d'accord, c'était vraiment le moment pour me poser. Je songeais un instant aux délicieuses tartines de Chrysomallos-sama et aussitôt mon estomac protesta encore plus. Un coup d'œil à ma montre me confirma que j'avais largement le temps. Je ne serais pas contre une bonne pièce de viande comme d'un léger brunch, tout qui pourrait combler ma faim.
La pluie s'arrêta comme elle était venue, alors que j'atteignais les quartiers résidentiels.
Je flânais dans les petites rues à la recherche de mon bonheur lorsque j'entendis un léger, très léger froissement liée à une respiration sensiblement hachée. Instinctivement je me tournais vers le bruit à peine audible et me retrouvais face à une ruelle étroite bien que claire et droite. Je m'apprêtai à reprendre ma route quand un doute s'empara de moi. Une intuition, instinct, prescience ? Ou juste une curiosité banale. Je n'hésitai plus et me dirigeai vers la source de mes questionnements et alors que je me décalais un peu pour regarder entre deux larges distributeurs de nouilles et autre plat en boites réchauffables, je tombai sur…
— Oh non ! Vous allez bien madame ?
Je me précipitai vers une jeune femme, recroquevillée et les mains sur sa tête, semblant se protéger du monde. Je me stoppai à un petit mètre, les mains en avant pour lui montrer qu'elle ne risquait rien, que je n'étais là que pour l'aider. Le « museau en l'air », j'observai tout autour de moi ce qui pouvait l'avoir mis dans cet état. Il n'y avait rien, personne, juste le fredonnement lasse des piétons qui naviguaient sur le bitume un peu plus haut dans la rue passante. Je retournai mon regard inquiet vers elle, m'accroupissant à son niveau.
— Dites quelque chose, je vous prie…
Alors que je m'apprêtais à sortir une petite gourde de mon sac, solidement harnaché sur mon dos pour ne pas provoquer d'à-coup lorsque mes foulées devenaient trop importantes, se posa la question de savoir si je refaisais ou non un tour du parc immense. Je trouvais cette journée parfaite, oui, car elle me permettait de ne pas être bloquée dans les foules qu'il pouvait y avoir par beau temps et ce même après la fin de la saison des cerisiers. Mais je ne devais pas être trop gourmande. Déjà, je sentais la pluie se calmer. C'était juste un orage d'été qui ne durerait pas, et j'avais déjà bien pu en profiter. L'automne se ferait encore attendre plusieurs semaines et si c'était dommage, je ne pouvais guère changer la météo à ma guise. Je récupérai progressivement mon souffle en courant à petites foulées vers la sortie, je m'étirai ensuite longuement sur un banc vermoulu du parc pour ne risquer aucun claquage ou autre. Un large sourire s'étirait sur mon visage alors que cette bonne séance dominicale me gorgeait d'une satisfaction non feinte.
Reprenant la direction de la ville-même après m'être enfin désaltérée, mon ventre gronda d'une envie marquée. D'accord d'accord, c'était vraiment le moment pour me poser. Je songeais un instant aux délicieuses tartines de Chrysomallos-sama et aussitôt mon estomac protesta encore plus. Un coup d'œil à ma montre me confirma que j'avais largement le temps. Je ne serais pas contre une bonne pièce de viande comme d'un léger brunch, tout qui pourrait combler ma faim.
La pluie s'arrêta comme elle était venue, alors que j'atteignais les quartiers résidentiels.
Je flânais dans les petites rues à la recherche de mon bonheur lorsque j'entendis un léger, très léger froissement liée à une respiration sensiblement hachée. Instinctivement je me tournais vers le bruit à peine audible et me retrouvais face à une ruelle étroite bien que claire et droite. Je m'apprêtai à reprendre ma route quand un doute s'empara de moi. Une intuition, instinct, prescience ? Ou juste une curiosité banale. Je n'hésitai plus et me dirigeai vers la source de mes questionnements et alors que je me décalais un peu pour regarder entre deux larges distributeurs de nouilles et autre plat en boites réchauffables, je tombai sur…
— Oh non ! Vous allez bien madame ?
Je me précipitai vers une jeune femme, recroquevillée et les mains sur sa tête, semblant se protéger du monde. Je me stoppai à un petit mètre, les mains en avant pour lui montrer qu'elle ne risquait rien, que je n'étais là que pour l'aider. Le « museau en l'air », j'observai tout autour de moi ce qui pouvait l'avoir mis dans cet état. Il n'y avait rien, personne, juste le fredonnement lasse des piétons qui naviguaient sur le bitume un peu plus haut dans la rue passante. Je retournai mon regard inquiet vers elle, m'accroupissant à son niveau.
— Dites quelque chose, je vous prie…
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