07/09/2850

Maintenant que j’avais quitté ma prison dorée, il était temps pour moi de prendre ma vie en main. Je ne voulais pas continuer à vivre aux crochets de Hyuuran, il était temps que j’arrive à moi aussi gagner un peu d’argent, j’avais envie de travailler et de réussir par moi même sans toujours compter sur les autres mais malgré tout, je vais avoir besoin d’un peu d’aide. J’avais déjà appris pas mal de choses sur le monde extérieur à ses côtés. Cela faisait trois semaines que l’oiseau avait quitté son nid et celui-ci ne lui manquait pas. Il devait apprendre à voler de ses propres ailes.

Mais avant toute chose, sous les conseils de Hyuuran, je poste une annonce sur internet pour la recherche d’un mentor. Internet, c’est quelque chose de vraiment génial, il y a tout un réseau, on peut communiquer avec le monde entier ! Et surtout, pour faire la moindre recherche, il suffisait de quelques cliques. Alors me lançant, je poste mon annonce. J’espérais de tout coeur qu’une personne me répondrait. Tout ne pouvait pas que reposer sur Hyuuran, je ne voulais pas être un fardeau pour celle que je considérais comme mon amie. En tout cas, je n’eus aucun mal à poster mon annonce, je ne fais aucune faute d’orthographe et j’ai une bonne syntaxe alors Hyuuran la valida du premier coup. J’avais laissé comme coordonnée une adresse mail créée à peine quelques minutes auparavant, j’avais hâte de recevoir mon premier mail.

Quelques heures passent et je reçois mon premier mail que je m’empresse de lire. Il vient de la part d’un certain Eden qui travaille en tant que scientifique médico-légal, il a plus de quinze ans d’étude en médecine. Il est prêt à m’aider et je n’aurais pas forcément à lui raconter ma vie. Je pense que l’on avisera sur le tas. Il me propose de nous rencontrer hors écran, dans un café. Je lance un regard à Hyuuran qui acquiesce. Apparemment il est préférable de faire les premières rencontres dans des lieux publics. Je hoche la tête, prenant en considération son bon conseil avant de répondre au mail.

“Bonjour Monsieur Flameheart,

Je vous remercie de l’intérêt porté à mon annonce et j’accepte volontiers votre proposition de nous rencontrer. J’attends avec impatience l’adresse, la date et l’heure du rendez-vous. Je me tiens à votre entière disposition.
Veuillez agréer, Monsieur, l'expression de mes salutations distinguées.”  

Et la réponse vint à nouveau, le rendez-vous avait lieu demain. J’étais un peu stressé et à la fois j’allais hâte. Peu importe si le rendez-vous allait bien se passer, dans tous les cas j’aurais fait une nouvelle rencontre. Tout est bon à prendre.


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Le jour du rendez-vous arrive. Ces derniers temps j'emprunte les vêtements de Hyuuran et aujourd’hui je voulais remettre ma jupe et mon corset comme j’en avais l’habitude. Je me souviens de Okubo qui m’avait recommandé de changer de vêtements et à force de sortir avec Hyuuran, j’avais pu constater qu’effectivement mon style était très… Original ? Je me résigne alors et lui emprunte encore une fois des vêtements. Par contre je ne peux me résigner à abandonner mon bijou de tête. Pour le coup j’enfile un tailleur bleu marine et je relève mes cheveux en queue de cheval. C’est la première fois que j’enfile un pantalon de ma vie… C’est… Bizarre ?  J’enfile aussi une paire d’escarpins et je suis prête. A un centimètre près, on fait la même taille avec Hyuuran, on fait aussi la même pointure, ça tombe plutôt bien. Je prends aussi un sac à main puis je file sur le lieu de rendez-vous.

Prenant le bus, j’arrive au bar, je suis à l’heure et l’homme que je dois rencontrer est déjà arrivé et je n’ai aucun mal à le reconnaître grâce à sa photo présente sur son CV. Rejoignant la table, je reste debout et m’incline en avant pour le saluer dans la plus grande politesse.

Bonjour Monsieur Flameheart, je suis Ayaka Katsumi, j’espère ne pas vous avoir fait trop attendre.

En réalité je suis un chouilla en avance, du moins je crois, j’espère ne pas m’être trompée d’horaire. Attendant sa permission de m’asseoir, quand il me la donne, je m’installe face à lui, jambes croisées, mains posées délicatement sur la table.

Merci beaucoup d’avoir répondu à mon annonce, j’espère que nous ferons du bon travail ensemble. Je débute dans la vie si je puis dire et j’aimerais pouvoir voler de mes propres ailes alors toute aide m’est précieuse.  

Dis-je avec un sourire avenant et des plus doux, sourire naturel qui me correspond.

07/09/2850

L’heure du rendez-vous avait sonné. De peur d’être en retard, j’étais arrivée avec un peu d’avance. De plus, n'ayant pas l’habitude de ce genre de rendez-vous, j'avoue être un peu stressée. C’est ça d’avoir vécu toute sa vie enfermée chez mes parents avec un avenir tout tracé. Heureusement, mes différents apprentissages me permettent de relever ce genre de défi haut la main. Arrivée sur place, je n’avais eu aucun mal à reconnaître monsieur Flameheart, la photo sur son CV n’avait pas menti sur son apparence. J’étais face à un bel homme à la longue chevelure blanche. Je me présente à lui.

Monsieur Flameheart, releva mon avance en disant que c’était très aimable de ma part. Il me demande si je veux boire quelque chose et j’avoue ne pas savoir ce qu’ils proposent dans les bars mais il parait que c’est délicat de demander un simple verre d’eau… Du thé peut-être ? La même chose que lui ?

Merci beaucoup, je souhaiterais boire du thé aux fruits rouges ou tout autre thé qu’ils ont, si ce n’est pas celui-ci.

Dis-je avec un sourire quelque peu timide. Oui je suis intimidée, encore plus qu’avec Okubo, peut-être parce que ici c’est mon avenir professionnel qui est en jeu ? Les circonstances ? Je ne sais pas trop. Mon regard croisant le sien, je suis comme hypnotisée par ses yeux dont j’ai du mal à me détacher, cette couleur rougeâtre telle une rose rouge… Il se redresse, j’en profite pour détourner le regard et me reprendre. Allez Ayaka, il ne va pas te manger. Reprenant le contact entre son regard et le mien, je l’écoute attentivement, comprenant qu’il veut me faire passer une sorte de test. Je ne sais pas en quoi les questions vont consister mais je vais faire de mon mieux pour y répondre comme il se doit. Il dépose quelques feuilles devant moi que je m’empresse de lire. A première vue, je ne vois rien d’insurmontable pour moi. Il me dit que je peux également répondre à l’oral, me disant que son temps est à moi aujourd’hui, il s’excuse de me donner ce petit travail à faire, précisant bien que c’est pour m’aider au mieux. Je lui sourit pour le rassurer.

Il n’y a pas de souci, je vais y répondre par écrit, il vous restera une trace et ainsi cela vous évitera d’avoir à prendre des notes. Et puis, j’aime bien écrire.  

Je sors un stylo de mon sac à main puis, je me penche en avant sur les différentes feuilles pour répondre aux questions une à une. Tout ce qui concerne les matières scolaires ne sont pas un souci pour moi, j’ai eu d'excellent professeur et mes parents attendaient la perfection dans tous mes devoirs alors je n’eus aucun mal à répondre aux différentes questions. Tout ce qui est bonne conduite, je gère également. Mes gros points noirs sont sur le monde extérieur. A part la nature et les être vivants bien entendu. Une fois mes écrits terminés, je me redresse, plongeant mon regard dans le sien, je lui tends les feuilles, il ne m’a pas fallu beaucoup de temps pour y répondre. Nos mains se touchent très brièvement. Je pose ensuite mon stylo sur la table au cas où j’en aurai besoin à nouveau. Remettant une mèche de cheveux qui s’est égarée derrière mon oreille, je lui souris.

J’espère que mes réponses vous conviendront

Il n’y a plus qu’à attendre le verdict.

07/09/2850

Les tests étaient fait, c’est là que tout allait se jouer, c’est à ce moment-là que j’allais savoir si je lui avais fait perdre son temps ou s’il pouvait m’aider. Je lui tends les feuilles comportant le questionnaire mais mon regard se posa, intrigué, sur le haut de sa tête. Il y a deux grandes oreilles de chat et je n’arrive pas à détourner mon regard. Elles ont l’air si douces, si soyeuses, cela me donne envie de les caresser. Malheureusement, les règles de bonne conduite m'empêchaient de le faire. Il s’excusa alors, ce qui me sortit complètement de mes pensées.

Oh… Oh non, ne vous excusez pas. Je… N’avais jamais vu d’humain avec des oreilles de chat. C’était tout bonnement adorable.

Dis-je sincèrement avant de rougir, me rendant compte que ce que je venais de dire n’était peut-être pas très  adapté.

Veuillez m’excuser… Ce que je veux dire c’est qu’il n’y a pas de mal et que vous n’avez pas à vous excuser.

Je redresse un peu le regard vers lui, regard que j’ai dû mal à soutenir. Heureusement pour moi, il commence à corriger mes réponses avec un stylo de couleur. Je le regarde faire, mes deux mains sur ma poitrine, espérant de tout coeur avoir bien répondu aux questions, ne pas avoir fait d’erreur, comme si c’était une question de vie ou de mort. Je le vois alors sourire et je souris à mon tour, quelque peu rassurée. Je commence enfin à boire le contenu de ma tasse de thé. Délicieux. Je le savoure, le temps qu’il finisse de corriger. Ce qui ne tarda pas à arriver.

Le regard quelque peu inquiet, j’écoute son verdict qui est plutôt bien. Il constate que j’ai un excellent apprentissage de base mais que j’ai quelques lacunes en ce qui concerne le social. J’aurais aimé ne pas les avoir mais mes parents ont fait qu’elles sont bien là. Il ne me demande pas le pourquoi du comment mais me dit être apte à suivre des cours particuliers. Il me trouve appliquée et avec une excellence loque ce qui me permettra d’explorer plusieurs pistes de métier.

Merci beaucoup.

Il me sourit et je fais de même. Son visage est si doux, il a l’air si paisible si… Beau… Je suis quelque peu subjuguée, c’est très étrange. Son téléphone sonne alors. Il décroche et pendant ce temps je finis de boire le contenu de ma tasse. Quand il revient, il me dit que je serais son élève. Je m’incline poliment en signe de remerciement. Il me propose de profiter du temps qu’il lui reste pour aller faire connaissance et pourquoi pas aller ailleurs.

Ce serait avec plaisir.  Pouvez-vous me tutoyer s’il vous plait, cela me mettrait plus à l’aise.

Je regarde autour de nous, réfléchissant à où on pourrait aller mais je connais très peu la ville alors c’est compliqué pour moi de choisir…

J’aimerais vous laisser choisir s’il vous plait… Je suis nouvelle en ville et je ne saurais dire quel lieu me plairait à visiter. Je vous suivrais, qu’importe l’endroit.

Je lui souris timidement. J’ai toujours habité dans le secteur mais cette ville bien que j’y ai fait quelques escapades, m’est encore inconnue.

07/09/2850

J’avais hâte de faire plus ample connaissance avec mon nouveau mentor. Bon je ne savais pas trop sur quels sujets nous allions faire connaissance mais je m’adapterais. Je lui avais demandé aussi de me tutoyer, je ne sais pas si cela avait un rapport mais c’est à ce moment-là que ses oreilles sortent de nouveau. C’est beaucoup trop mignon ! Je ne dis rien pour ne pas le mettre mal à l’aise mais j’ai juste une envie: constater leur douceur du bout des doigts.

Pour la sortie, je voulais le laisser choisir. Mes connaissances de la ville, du pays, et même du reste du monde était assez floue pour moi alors je préférais le laisser choisir le lieu pour la suite de cette journée. Comme il y a du trajet, il est plus simple de l’effectuer en voiture qu’en transport en commun mais il ne veut pas me stresser en m’emmenant dans sa voiture. Je le regarde l’air interrogateur quelques instants, ne comprenant pas vraiment en quoi cela me stresserait et je le rassure en disant qu’il n’y a aucun problème, que je le suivrais. Il me propose la plage. Je réfléchis quelques instants… Je n’y étais jamais allée il faut dire…Celà dit, j’accepte sans plus tarder !

Suivant les pas de Monsieur Flameheart, sur le chemin pour rejoindre sa voiture, il me donne quelques indications historiques concernant la ville, les rues. Je regarde tout avec des étoiles plein les yeux, heureuse d’en apprendre un peu plus à chaque mètre que l’on fait à pieds. Une fois au niveau de la voiture, je monte à l’intérieur de celle-ci puis j’attache ma ceinture. Il s’installe de son côté, finissant par me laisser son téléphone entre les mains, ouvert sur l’application Spytofi. Celle-ci je la connaissais bien grâce à Hyuuran, elle adore écouter de la musique avec. Je mets quelques morceaux que l’on écoute parfois ensemble mais pas trop fort pour qu’il puisse se concentrer sur la route. Je n’hésitais pas à regarder le paysage à travers les vitres de la voiture.

Reprenant la parole, je me reconcentre sur Monsieur Flameheart que je n’arrivais pas à tutoyer. Je lui avais demandé de le faire et je devais le faire en retour mais j’étais bien incapable de vouvoyer mon mentor…

Il me dit être content de la confiance que j’ai en lui mais il me met en garde contre mes potentielles futures rencontres. J’ai accepté de monter en voiture avec lui mais je n’aurais pas dû, il ne faut pas monter dans la voiture de n’importe qui, ni suivre quelqu’un qu’on ne connaît pas et si j’ai rendez-vous avec quelqu’un dans un lieu que je ne connais pas, je dois me renseigner dessus. Il ajoute que c’est contradictoire avec notre situation mais qu’en tant que mentor il souhaite quand même que je prenne conscience que tout le monde n’est pas forcément une personne ouverte comme lui. Sa dernière phrase me fait froid dans le dos. Serrant les poings sur les cuisses, j’acquiesce d’un signe de tête, regardant la route.

Ooh… Je vois. Je ferais plus attention alors. Merci du conseil…

Et pourtant aujourd’hui je suis prête à suivre n’importe qui tant que l’on m’emmène loin de mes parents, de ma maison. J'ai suivi Hyuuran sans vraiment la connaître et aujourd’hui je suis libre. Okubo m’a aidé également alors que je ne le connaissais pas. Avais-je eu tant de chance que cela depuis le début ? Peut-être… Je vais apprendre à être un peu plus méfiante alors.

Arrivant à la plage, Monsieur Flameheart se gare et vient m’ouvrir la portière, me montrant le chemin qui mène au sable blanc et fin. Plus qu’un pas à faire et je serais sur ce sable. Il me parle de la plage, des marchands mais je n’écoute pas et il n’a pas de réponse. Le regard fixant l’horizon je suis comme hypnotisée, émerveillée. L’eau est si belle avec les reflets du soleil créant quelques éclats de lumière. C’est comme si elle brillait. Le bruit des vagues remontant sur le sable avant de repartir plus loin, les familles qui s’amusent et la légère brise qui vient souffler dans ma queue de cheval. C’est beau, c’est agréable. Cette eau au loin qui semble infinie… Un sentiment de liberté, loin de la prison. C’était la première fois que je voyais la plage en vrai…

C’est magnifique… Merci Monsieur Flameheart…

Dis-je le regard toujours pointé vers l’horizon. Je viens alors retirer mes escarpins que je prends par les talons à une main. Mon regard ne quittant toujours pas les vagues…

Finalement, mon regard s’en détourne pour se poser sur mon mentor… J’étais encore plus petite maintenant. Je lui souris, prenant sa main puis je l’entraîne avec moi, en courant, pas loin de l’eau mais… Nos vêtements ne sont pas adaptés… Mince… Regardant autour de nous, je me dis que les vêtements que les gens portent autour de la plage ne sont pas si différents des sous-vêtements. Alors, ne voulant pas attendre, je retire mes vêtements, me retrouvant en soutien-gorge blanc et culotte assortie, je cours les derniers mètres jusqu’à l’eau, tout sourire sur les lèvres et des étoiles pleins les yeux avant de plonger dans l’eau. Pour le coup je savais nager. Je ressors la tête de l’eau finalement la tête de l’eau, me mettant debout, face à l’horizon, dos à la plage. L’eau m’arrivait sous les fesses et mes cheveux flottaient au gré du vent, donnant un côté presque angélique à la scène. Depuis que j’avais quitté ma maison, je m’étais promis de vivre ma vie à fond, de profiter de chaque instant au cas où cette liberté me soit de nouveau arrachée. Je ne me fais pas d’illusion, je sais que mes parents me retrouveront et que je ne pourrai pas échapper au destin qu’ils ont écrit pour moi. Alors en attendant, je profite de chaque instant tant que je le peux…

07/09/2850

Cette plage magnifique, cette eau infinie… Je n’avais pu résister à la rejoindre. J’avais cette envie de nouvelle expérience. J’étais comme captivé par cet horizon lointain. Là, dans l’eau, le regard fixé sur l’horizon, je n’entends que le bruit des vagues et des oiseaux. C’est beau, c’est doux. J’oublie le reste, j’oublie les gens autour, j’oublie tout mais la raison me revient lorsque je sens Eden se frotter à mon dos, ce qui me fait sursauter. Il relève le fait que je sois allée me baigner en sous-vêtements et non en maillot de bain, ajoutant que l’on évite généralement de faire ça, surtout lorsque ceux-ci sont blancs. Je baisse les yeux et constate leur transparence. Je sursaute, devenant rouge écarlate et mettant mes mains devant moi pour me cacher avant de descendre dans l’eau. Heureusement pour moi, Eden avait une solution bien plus efficace. Je regarde sa magie opérer comme émerveillée. Il me fait apparaître une veste faite pour aller dans l’eau qu’il vient me mettre avant de la fermer convenablement. Je rougis toujours.

M-Merci.

J’étais mal à l’aise après ce qu’il venait de se passer et je n’osais pas vraiment bouger mais les choses changèrent quand il commença à m’éclabousser parce que je dû me protéger le visage. Je me mis à rire avant de s'éclabousser en retour, ne le ménageant pas. Il me dit de profiter parce qu’il ne fera pas aussi bon et beau toute l’année.

J’y compte bien, on ne sait jamais que cette première fois soit aussi ma dernière.

Dis-je sans vraiment me rendre compte avant de partir nager un peu. C’est si agréable. Je plonge alors la tête sous l’eau avant de revenir vers lui et de me propulser hors de l’eau… Je surgis, l’éclaboussant. Mince… Je l’entraine dans ma retombée et on se retrouve tous les deux la tête sous l’eau. Ses oreilles… Une de mes mains vient les caresser doucement. Me rendant compte que mon acte était peut-être inapproprié, je retire ma main avant de sortir de l’eau, essoufflée par mes bêtises.

Je suis désolée Monsieur Flameheart, est-ce que ça va ? Veuillez m’excuser pour mon acte inapproprié. Je me suis laissée emportée par l’amusement. C’est la première fois que je viens à la plage alors que crois que j’ai un peu de mal à contrôler mes émotions… Si je peux me rattraper d’une quelconque manière… Je le ferai.

Je n’arrivais toujours pas à le tutoyer et à l’appeler Eden. Je m’incline en avant en signe d’excuse.

07/09/2850

La joie d’être sur cette plage devait se lire dans mon regard et dans mon sourire. Ce paysage, l’eau, la brise d’été, être avec quelqu’un, toutes ces petites choses réunies qui doivent être insignifiantes pour certains, avaient leur importance pour moi. Je me sentais réellement bien. J’aurais aimé que Hyuuran soit là aussi, j’espère qu’on aura l’occasion de venir ici ensemble aussi. En attendant, j’allais profiter de notre moment ici sans elle mais avec Eden. On s’amusait comme des fous mais… Je me suis laissée un peu trop prendre par le jeu. Il avait fini sous l’eau avec moi et j’étais venue caresser une de ses oreilles. C’était tellement doux… Je m’étais arrêtée, me confondant en excuses…

Monsieur Flameheart me dit que tout va bien en m’invitant à continuer de profiter. Je lui souris gentiment. Il est très gentil. Il ajoute que je n’ai pas à me rattraper car il n’y a pas eu d’erreur commise. J’acquiesce d’un signe de tête. Il ajoute que je devrais faire attention avec ma peau blanche qui pourrait vite cuire. Il prend alors ma main et je rougis légèrement, le suivant hors de l’eau. quand il a fini de se mettre de la crème, j’en étale à mon tour sur les zones qui me sont accessibles. Je descends alors un peu la veste et dégage mes cheveux, libérant ma nuque et mon dos.

Si vous pouviez m’en mettre à cet endroit là, je vous en serais très reconnaissante Monsieur Flameheart.

Je lui laisse alors un libre accès à mon dos pour qu’il puisse étaler la crème. Alors qu’il le fait, je regarde tout autour de nous. Je constate beaucoup de couples, de familles. Mon regard s'attriste légèrement. Ils ont tous l’air si heureux, et je suis contente pour eux mais cela me rappelle que je suis destinée à épouser une homme que je n’ai pas choisi et que même si j’ai réussi à fuir avec Hyuuran, je sais que mes parents ne lâcheront pas l'affaire. Bien que j’essaye de l’oublier, j’ai toujours cette peur en moi, qu’ils me retrouvent et que je doive dire adieu à ce bonheur et à cette liberté que je frôle du bout des doigts. Le regard dans le vide, je pose une question à Eden, c’est comme si elle sortait toute seule.

Monsieur Flameheart avez-vous une femme et des enfants ? Ce doit être beau d’avoir trouvé l’être aimé.

Pourquoi ai-je posé cette question ? Je n’en avais aucune idée. Quand je suis heureuse, j’ai toujours cette ombre obscure qui vient chasser mon bonheur.

Je suis désolée, je n’aurai pas dû vous poser cette question. On… On retourne se baigner ?

Dis-je avec un faux sourire, essayant malgré tout d’être crédible. Je me lève alors, oubliant de remettre la veste que j’avais enlevée pour laisser le champ libre à Eden pour étaler la crème. Je vais rejoindre l’eau. Je me sens toute bizarre, j’ai l’impression de faiblir doucement. Il faut que je me reprenne, je ne dois pas laisser mes démons me gâcher cette sortie à la plage.

Vous… Vous venez ?

07/09/2850

J’étais heureuse et pourtant, il fallut seulement que je m’égare quelques instants sur le monde autour de nous pour que mon bonheur s’estompe. Ces inquiétudes face au destin qui m’attend, j’ai beau les avoir fuies, elles reviennent au galop. Bien que j’avais trouvé ma question inappropriée envers Eden, il m’avait quand même répondu. Je crois que j’ai encore du mal avec les sujets faciles à aborder en société et ceux qui sont plus délicats. Ou était-ce la peur qu’il me renvoie la question ? C’est possible aussi.

Rejoignant l’eau, je souhaitais m’amuser de nouveau, comme si de rien n’était, laissant mes pensées ailleurs. Malheureusement, c’est plus facile à dire qu’à faire. Même si je dois avouer que la présence d’Eden m’aide beaucoup. Ce sentiment d’avoir un ami. Je sais que c’est mon mentor mais l’idée de le voir comme un ami à l’heure actuelle, me ravi. J’en ai eu tellement peu dans ma vie aussi… Eden semblait aussi ravi que moi de la tournure que les choses avaient prise. J’esquisse un petit sourire. Un sourire difficile qui devait contraster avec le reste de mon visage qui devait révéler ma souffrance intérieure. Je me sens faible, extrêmement fatiguée tout d’un coup et j’ai du mal à discerner le pourquoi du comment. Revenant avec la veste que j’ai oublié de renfiler, je viens vers Eden pour récupérer celle-ci. La saisissant, je bascule dans ses bras, prise d’un vertige. Prenant appui sur lui, je me redresse légèrement, me mordant la lèvre inférieure. Qu’est-ce qui m’arrive ?

Je suis… Désolée.

Je me frotte le front avec le dos de ma main. L’éclat blond de mes cheveux se ternit, ceux-ci devenant doucement bruns. Mes yeux s'assombrissent également alors que mon teint devient plus pale qu'il ne l'est habituellement, donnant un aspect malade à mon visage. Ça ne va pas du tout…

Je… Je vais défaillir…

Avouais-je, lui lançant un regard l’appelant au secours.  Une seule raison plausible me vient à l’esprit.

La… La nature…

C’est la seule chose que j’arrive à dire avant de perdre connaissance. J’ai toujours vécu à proximité de la nature en vivant dans une forêt. Je n’ai pas encore l’habitude de m’en éloigner autant de temps. Malgré les plantes de Hyuuran, n’étant pas encore habituée à vivre aussi loin de la forêt, celles-ci peuvent aider mais ne sont pas suffisantes à mon bien être. Il faudra un peu de temps à mon corps et à mon esprit pour réussir à vivre en ville, loin de la végétation tout en me contentant de quelques plantes.

07/09/2850

Les forces m’abandonnent… Je me sens si faible… Je sombre sans pouvoir rien y faire. Je suis telle une fleur en train de faner. Je perds mes couleurs et le seul appui que j’ai c’est Eden. Cet homme qui était inconnu quelques heures auparavant était le seul à qui je pouvais demander de l’aide mais malheureusement j’en avais eu à peine le temps avant de sombrer dans l'inconscience…

Je ne sais combien de temps s’est écoulé depuis que j’ai perdu connaissance mais je sens une douce chaleur m’envelopper. Mes cheveux bruns redeviennent blonds, mon teint pâle reprend quelques couleurs et doucement j’ouvre les yeux. Ma vue trouble devient de plus en plus nette. Mon regard se pose quelques instants sur Eden. Je ne suis pas trop sûre de ce qu’il s’est passé mais s’il est là c’est qu’il est venu à mon secours. Il m’a sauvé.

Merci…

Dis-je tout doucement avec un petit sourire sur les lèvres. Je me redresse légèrement. Les pompiers sont là aussi. Mince… Les secours ont été avertis…L’un des pompiers vient vers moi pour me demander comment je me sens.

Ayaka, c’est ça ? Comment vous sentez-vous ?
Beaucoup mieux, merci.
Vous avez peut-être de la famille à préve…
Non surtout pas !

Dis-je précipitamment. Voyant le regard interrogateur de l’homme, je détourne le regard, tentant tant bien que mal de me rattraper.

Je n’ai plus de famille alors il sera difficile de les prévenir.

Je mentais. J’avais de la famille mais s’il me retrouvait, j’étais bonne pour retourner dans ma prison et je ne le veux surtout pas.

Je vais vraiment mieux, je vais juste prévenir ma colocataire et ça va aller.

Eden me fait signe que ça a déjà été fait. Me voilà rassurée sur ce point-là. Regardant le pompier, j’ajoute une dernière chose:

Et puis… Je ne suis pas seule.

Alors je tourne la tête vers Eden avec un petit sourire, prenant sa main, le regardant amoureusement.. Le pauvre, je l’embarquais là-dedans alors qu’il n’avait rien demandé. Mais je ne veux surtout pas que l’on me pose d’autres questions.

Vous pouvez partir sans problème, il n’y a plus à s’inquiéter. Je vous assure.

J’insiste. Je ne suis pas très à l’aise avec la présence des pompiers. Il semblerait que je sois assez crédible. Ils acceptent de partir en me préconisant de faire attention. Je le leur promis. Une fois parti, une main posée sur ma poitrine, je soupire, soulagée.

Je suis désolée de vous avoir entraîné là-dedans… Je suppose que vous devez vous poser tout un tas de questions maintenant. Etes-vous sûr de toujours vouloir être mon mentor ?

Après tout ce qu’il s’était passé, il serait normal qu’il refuse. Ça faisait beaucoup en moins d’une journée…Il n’y a plus qu’à tout recommencer de zéro.

07/09/2850

Le mensonge est un bien vilain défaut et pourtant je l’avais, aujourd’hui, maîtrisé d’une main de maître… Je détestais cela mais pour mon propre bien je n’en avais pas eu le choix. Le pire dans tout ça ? C’est que j’avais entraîné Eden dans mon mensonge. J’eus beaucoup de chance qu’il me suive et entre dans mon jeu. Il aurait pu ne pas le faire, rien ne l’y obligeait mais malgré tout, il m’avait soutenu. Il m’avait doublement sauvé aujourd’hui. J’espérais cependant que je ne lui avais pas attiré des problèmes.

Son sourire… Son regard… Je sentais le rouge monter à mes joues. Il était bien trop crédible et c’était… Déstabilisant… Il arrive même à trouver les mots justes pour être crédible auprès des pompiers. Pris au dépourvu… Il était malgré tout parfait !

Les pompiers nous quittent et je soupire de soulagement. Mais je sais que je ne suis pas au bout de mes peines, Eden doit se poser beaucoup de questions et je ne suis pas sûre d’échapper à un interrogatoire. Je m’excuse de l’avoir entraîné dans tout ça tout en lui demandant s’il est sûr encore de vouloir être mon mentor. Il me répond qu’il n’a jamais dit qu’il ne voulait plus l’être. J’esquisse un petit sourire de soulagement. Sourire qui s'efface et je détourne le regard lorsqu’il me dit qu’il aimerait comprendre certaines choses et surtout pourquoi j’ai besoin de fuir ma famille. Je savais que je n’allais pas pouvoir éviter ces questions. Hésitant quelques instants, il tente de me rassurer en m’expliquant que de son côté il a aussi dû quitter le cocon familiale et qu’il ne me jugera pas sur ce point. Je relève le regard vers lui, me mordant la lèvre inférieure avant de prendre la parole.

Je crois que tu as besoin de connaître toute l’histoire.

J’inspire profondément. Je repense à ma rencontre avec Okubo, lorsqu’il m’avait dit de ne pas raconter mon histoire à n’importe qui parce que des personnes mal intentionnées pourraient s’en servir contre moi. Je suppose qu’Eden n’est pas n’importe qui ? Au vu des circonstances, il a le droit de savoir et je vais être honnête avec lui.

Il était une fois une petite fille née de deux êtres s'aimant plus que tout au monde. Mais sa naissance fut difficile. En effet, sa mère et elle, ont failli perdre la vie lors de l'accouchement. Elles y ont survécu de justesse.

Enfant unique pour des raisons évidentes: ses parents ont préféré éviter de prendre des risques avec une deuxième grossesse. Ils vont de ce fait la couver et la surprotéger de peur de la perdre après son arrivée difficile dans la vie. Elle va très peu pouvoir sortir de chez elle et le peu de fois où ça arrive, c'est accompagnée de ses parents.

En ce qui concerne l’école, elle a droit à des cours à la maison. Elle a les meilleurs professeurs possibles. Elle a des cours généraux, des cours relatifs aux plantes et… des cours de bonne manière pour être “une femme à marier” selon eux. Elle est plutôt bonne élève dans tout ça. Au fil du temps, elle a droit, mais plus en tant que loisirs, à des cours de danses et d'art. Elle adore danser, exécuter ses mouvements avec grâce et finesse. Elle adore lire aussi et dessiner. C’est peut-être ça qui l’a aidé à tenir face à la surprotection de ses parents...

Malheureusement, le petit oiseau en cage a envie de voir le monde. Alors la nuit, il lui arrive de partir de chez elle pour aller découvrir de nouveaux horizons. Ces horizons qu'elle quittait tous les jours au petit matin. Ça a duré plusieurs années. Puis ses parents ont commencé à lui parler de mariage arrangé, qu’ils allaient lui trouver quelqu’un avec qui finir sa vie. Sauf que cette jeune fille n’a aucune envie d’épouser quelqu’un qu’elle ne connaît pas. Cette histoire commence à générer du conflit avec ses parents. Cette petite phase de rébellion ne leur a pas plu. De plus, ils ont grillé ses escapades nocturnes. Ils ont donc engagé un veilleur de nuit pour l’empêcher de fuguer. Pour l’occuper, jugeant qu'elle devait s'ennuyer, sa formation pour reprendre l’entreprise familiale commença. Ça non plus ça ne lui plaisait pas, elle aimerait tester plusieurs métiers jusqu'à trouver quelque chose qui lui plaise... Mais on ne lui laisse pas le choix...

Ça dure ainsi pendant trois ans. Puis l’histoire du mariage arrangé revient sur la table, ils lui ont trouvé un bon parti et c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Le mariage doit arriver dans les mois qui viennent…

Heureusement, au cours de ses escapades, parce que non, elle n’a pas abandonné, elle a fait connaissance d’une autre dryade qui l’a aidé à sortir de tout ça. Elle n’a pas hésité à confronter ses parents. Ça a dégénéré mais elles sont parties ensemble… Elle l’a guidée dans cette nouvelle vie mais elle a à présent besoin d’un mentor pour continuer à guider ses pas. Malheureusement, elle a toujours cette inquiétude constante que ses parents la retrouvent et l’enferment de nouveau et l’obligent à épouser quelqu’un qu’elle n’aime pas…

Voilà, vous savez tout.

J’inspire profondément. C’est comme si un poids s’était enlevé en lui racontant cette histoire mais une certaine angoisse persiste toujours. Je culpabilise un peu alors que je sais qu’au fond mes parents abusaient de leur autorité mais je m’en veux un peu… Mes mains tremblent légèrement et alors que j’essaye de camoufler au mieux mes émotions, les branches de l’arbre qui s’agitent au-dessus de nous témoignent de ma bataille interne.

07/09/2850

Un conte de fée qui n’a pas de fin heureuse pour la bonne raison qu’à ce jour, la fin n’est toujours pas écrite…

Les choses sont dites, l’esprit d’Eden est éclairci par mon récit. Et maintenant ? Qu’en est-il ? Quelle va être sa réaction ? Ne suis-je qu’une jeune fille capricieuse ? Peut-être finalement. Mais est-ce un caprice que de vouloir créer son propre bonheur sans que celui-ci ne soit décidé par un tiers ? Mes yeux se perdent dans ceux d’Eden et je sens une angoisse serrer mon cœur. J’attends une réaction, un mot, n’importe quoi… Silence… Rien. Sa bouche entrouverte me montre qu’il voulait dire quelque chose mais rien. Est-ce un bon ou un mauvais signe ? Le seul bruit que l’on entend ce sont ses queues venant taper le sol. J’hésite presque à me lever et à fuir en courant. Et pourtant, je reste là en gardant un infime espoir que la suite des choses se passera bien. Finalement, sans que je m’y attende, il vient m’enlacer et je me laisse plonger dans ses bras, sentant toute sa chaleur contre ma peau et mon dieu que ça fait du bien. Je ferme les yeux, profitant de cet instant… Ce sentiment de sécurité qu’il me fait ressentir me permet de souffler un peu.

Le silence est rompu. Il semblerait que j’ai pris la bonne décision. Ces quelques mots me rassurent et je suis comme soulagée. Il comprend en partie ma situation et il a raison: je suis libre. Il insiste sur le fait qu’il est mon mentor et que par ce rôle, il veillera à ce que mes souhaits s’accomplissent. Il est prêt à m’aider face à ma situation parce qu’à ses yeux, je suis dans le juste. Je soupire de soulagement sans quitter ses bras. Cette distance qu’il pouvait y avoir entre nous s’est très vite résorbée. Toujours près de lui, je relève ma tête, cherchant son regard.

Merci… Merci beaucoup… Eden…

Pour la première fois, je réussis à l’appeler par son prénom. Plongeant de nouveau dans ses bras, je profite de cet instant. Je me sens vraiment bien, sereine et je n’ai pas envie qu’il s’arrête. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Je m’écarte un peu mais pas trop non plus. J’espère qu’avec mon mensonge je ne l’ai pas trop mis dans l’embarras.

J’espère… Que toute cette histoire ne vous… Ne t’aura pas causé trop de désagréments. S’il y a des… Disons… Conséquences à assumer, je le ferai comme j’ai cru comprendre que vous vous connaissiez avec les pompiers. Si… Si cette comédie doit continuer, même si je n’aime pas vraiment le mensonge… Je le ferai… Même si je n’aime pas ça, j’ai l’impression que je dois y remédier beaucoup en ce moment.

Je soupire. C’est un fait, bien qu’il m’embête, il est là et de toute façon c’est trop tard, il n’est plus possible de faire machine arrière. Par contre, il y a un léger petit souci…

Mais… J’avoue n’avoir jamais eu l’occasion d’être en couple alors… Je ne sais même pas si je saurais… Enfin… Tu vois ce que je veux dire…

Je commence à bégayer, rougissant, je remets nerveusement une mèche de cheveux derrière mon oreille, détournant le regard.

07/09/2850

En voulant me sortir de mon mauvais pas, j'ai entraîné Eden avec moi dans un mensonge dont il sera difficile de se défaire. Un mensonge qui me semblait futile mais que l'on va devoir finalement faire perdurer. Quand on ment, il y a toujours un prix à payer, c'est à mon tour de le payer. Je l'accepte mais je m'en veux quand même pour Eden qui n'a rien demandé. Je sais cependant que c'est quelqu'un de confiance. Je pris le risque de me reposer sur lui, il aurait pu refuser de mentir, il ne me devait rien mais sans hésiter, il l'avait fait et je len remercierais jamais assez. Mon retour chez mes parents aurait été plus rapide que prévu sinon…

Eden me rassure en me disant qu'un mensonge tel que celui que j'ai engendré ne fera pas de mal. Je l'espère de tout cœur, ce n'était pas mon but de faire du mal ! Il devra simplement assumer ce fait… j'espère que ça ira. Il ajoute qu'il faut que j'arrête de le vouvoyer ou d'être trop polie. Je vais devoir me faire violence mais c'est pour la bonne cause ! Nous n'aurons pas besoin d'aller plus loin que ça. Je pourrais garder les choses plus tendre à celui que j'aimerais un jour. Je rougis. Mais l'expression de mon visage devient triste.

J'espère un jour avoir le droit d'aimer à mon tour sans que l'on me force à… aimer quelqu'un que je ne connais pas…

Ce mariage forcé… En fuyant j'ai l'impression de seulement gagner du temps mais que l'inévitable finira par arriver. Eden et Hyuuran ne pourront pas éternellement me protéger, ce n'est pas humain pour eux. Je ne peux pas être un éternel boulet à leurs chevilles…

Eden revient finalement sur sujet du mentoriat. Une fois que je serais reposée, on pourra voir pour mettre en place les premiers cours. J’acquiesce d'un hochement de tête avant de récupérer le papier ou se trouve son adresse.

Merci ! Je v… te promets d'être en pleine forme la prochaine fois que nous nous verrons.

Je lui souris avant de me relever doucement, prenant sa main pour l'inviter à faire de même.

Je crois qu'il est plus sage que je rentre. On se contactera par téléphone pour la suite.

Je lui souris. D'un commun accord, on retourne à sa voiture et il va jusqu'à me reconduire chez moi, auprès de Hyuuran.