Un jour comme un autre ? NON ! Un jour idéal pour se reposer, la journée aller être belle pour une balade à la plage. De toute manière qui la reconnaîtrait ? On pourrait peut être la prendre même pour une gamine de seize ans. Oui, Kyoko avait l’air plus jeune qu’il n’y paraît ! Déjà, il fallait qu’elle s’y rende. Mais en cette matinée elle prit d’abord la peine de voir si elle avait reçut des mails de son écurie. Aucun mail apparemment reçut de l’écurie “MIZAKI”. Donc pas d’événement surprise !  Bien, la jeune demoiselle alla prendre sa douche et déjeuner, afin de préparer une tenue qui irait avec la météo d’aujourd’hui. Un short en jean, pour le haut un simple t-shirt noir. Dans le sac qu’elle se fit, elle mit du change au cas où et sous ses vêtements elle était déjà en maillot de bain, question de pouvoir se changer rapidement une fois arrivée !

Pour ce faire, elle avait sorti pour une fois sa Lamborghini. Direction la plage. Bon elle avait mis une casquette au cas où, mais aussi ses lunettes de soleil. Bien qu’elle n’en avait pas l’air, la demoiselle avait des sous ! Bref la route sembla plutôt tranquille jusqu’à la plage, elle se trouva une place rapidement. Un coup de chance en toute vérité ! Sortant de sa voiture qu’elle verrouilla, Kyoko eut le droit d’entendre une remarque d’un adolescent, voir quelqu'un qui devait peut être avoir son âge…

“Les gars regardez la fille à papa ! Hahahaha! “

Kyoko ne fit que lancer un regard noir face au lanceur de la remarque, bien que le gars devait être accompagné par quatre autre adolescents. Mais au bout de trois pas elle se retourna vers le petit groupe.

“En vrai… Vous êtes une bande de grosses merdes. J’ai tellement envie de vous en mettre une ! Bon… Vous êtes cinq, vous vous sentez supérieurs. Pour éviter de vous faire mal, je préfère vous prévenir. Si quelqu’un pense que vous avez des couilles, sachez que ce n’est pas mon cas.
-Tu veux te battre la minette ?!
- Tu veux que j’hurle pour attirer l’attention sur une bande de cons ?”

Passant une main dans ses cheveux  à la l’Oréal, Kyoko venait de marquer sa victoire par ce geste. De là, elle reprit chemin et leur laissa un dernier message.

“Si y a la moindre saleté ou autre sur ma caisse, je vous retrouverai et vous le regretterez !”

Ne laissant pas le petit groupe répliquer, la jeune demoiselle alla vers le sable chaud, avançant tranquillement, ses pieds rencontrèrent le sable, elle enleva les chaussure qu’elle avait mise et se dirigea vers une cabine pour ce changer. Suite à quoi, elle alla s’installer à un endroit idéal pour bronzer un peu, petit hic… Seule comment pourrait-elle s’appliquer la crème solaire dans son dos. Suite à cette pensée, on pouvait voir à sa tête qu’elle n’était pas prête à ça. Sur ce coup, Kyoko se dirigea vers un coin d’ombre. Observant un peu les gens sur la plage, certains jouaient d’autres se baignèrent. Et elle dans son coin se sentit profondément seule.


Maillot de bain :

Spoiler:

Sa voiture : (Au cas où on sait jamais.)

Spoiler:

La plage ! Le soleil, la saison ! Depuis combien de temps n'avais-tu pas mis un pied dans le sable chaud ? Beaucoup trop longtemps. Pas assez pour Piotr qui détestait aspirer le sable dans la voiture, mais ce n'était pas le sujet. L'idée venait de Lily-Rose, toutes les deux réunies à la boutique pour faire le point sur les dernières ventes le matin, avoir un œil sur les maillots de bain d'un des collaborateurs avait clairement tourné la situation à celle actuelle : passer du bon temps.  Ainsi tu étais passée la chercher chez elle l'après-midi, direction la mer. Dans le coffre de la voiture, tout le nécessaire pour passer quelques heures de détente. Parasol, glacière avec de l'eau fraiche, nature, citronnée, mentholée, gazeuse, en fonction des goûts, serviettes pour le sable et pour le corps si elles allaient à l'eau.

Une fois garé, Piotr gérait le reste, il ne restait qu'à se trouver un bon spot pour se poser. Mais à quelques pas de là, alors que les lieux étaient plutôt tranquille, les cris des enfants jouant à l'eau mêlés à celui des vagues, il y avait des mots plutôt grossiers qui avaient l'air de quitter la gorge d'une petite chatte. Tu te disais bien que Piotr ne s'était pas garé là par hasard, juste à côté d'une Lamborghini. Sûrement parce qu'il ne pouvait pas se la péter avec sa voiture, étant avec celle de fonction...qui restait malgré tout une Bentley.  

Voyant les adolescents faire leur vie, voir la demoiselle se poser dans un coin, coin que tu venais juste de repérer, te donnait une idée. Et un regard à Lily plus tard, se comprenant aussitôt, les affaires étaient prises, se dirigeant vers la petite chatte.

« Bonjour ! On peut se poser avec toi ? »

Tu tenais ton grand chapeau de paille, une petite bourrasque de vent manquant de l'emporter, alors que tu te penchais vers la jeune femme à la Lambo. Piotr n'attendait même pas la réponse pour venir poser le parasol XXL et l'ouvrir, après avoir déposé la glacière.

« Moi c'est Ambroise et voici mon amie Lily ! Notre chauffeur va rester près du véhicule, tu ne crains rien pour la tienne, on est juste à côté ! »

Tu posais ta serviette, laissant l'autre dans le sac, Lily faisant sûrement la même chose, avant de retirer ton chapeau et ton paréo, venant t'étirer avant de t'asseoir. Dans le sac également de la crème et de l'huile solaire, te tournant vers ta collègue.

« Je crois qu'on a toutes les trois des peaux sensibles...c'est bien notre veine. » Et de dire un peu plus fort, profitant qu'il n'y ait personne aux alentours : « Et aucun homme beau et fort pour venir nous aider ! » Juste pour que Piotr entende...et que tu le vois te faire un fuck au loin, se battant déjà entre le sable et ses chaussettes. « Ca a au moins le mérite d'être clair. »

Y'en a qui cherche un peu de compagnie.

Moi, je cherchais un petit peu de solitude.  A la base.

Quand on est barman et qu'on se noie dans un paquet de monde de toutes sortes, dans le carrefour des quartiers populaires, le véritable bourbier du dédale, on cherche un peu d'oxygène. Le loup qui est en moi aime se perdre dans l'île forestière, de mon côté je préfère marcher inlassablement au bord de la rive. Observer l'horizon, peut-être un peu les gens, et me dire que j'ai de la chance de ne pas avoir terminé ma vie en prison. Rater les embruns de l'océan caresser ma peau et décoller mes cheveux, l'air iodé remplir mes poumons, voir des familles heureuses porter leurs enfants dans leur premier plongeon. Des tourtereaux se faisant des papouilles dans un rendez-vous amoureux. Des personnes âgées, méditant sur la plage.

Rater une vie, tout simplement. Aujourd'hui, j'en savoure chaque instant, peu importe son climat. Ce sera toujours mieux qu'être un animal en cage.

Voiture:

Je venais justement de me garer aux environs de la plage, dans un grondement mécanique puissant. Je venais de remarquer un sacré bolide que je ne pense pas pouvoir m'acheter un jour. La mienne, je l'ai retapé du châssis jusqu'à la dernière vis de la carrosserie. Quand on la regarde, on devine très bien de quelle classe sociale elle vient. Les pauvres. Pour autant, on devine également l'énorme monstre qui s'y cache. On n'est pas si différent finalement, elle et moi. Déjà habillé d'un simple bermuda de bain anthracite, qui me va très bien à la taille mais qui se trouve bloqué à la moitié de mes quadriceps développés, je sors avec des espadrilles au pied et une serviette aux épaules, ainsi qu'un cigare entre les dents.

Le temps d'aviser cet espèce de monstre mécanique qui ne m'appartient pas. Je tourne autour, pensant à voix haute, observant le moteur qu'on devine à travers la vitre du coffre.  A côté, un homme à proximité d'une berline de luxe britannique. Décidément, c'est tout un cortège qui se profile. Je lui fais un signe de tête pour dire bonjour, il ne me répond pas. Tant pis.

« Moteur central arrière. On voit le biturbo de chaque côté. Hm, ça doit étouffer l'engin en dessous des 10 000 tours, mais avec un couple qui doit arracher les arbres et fondre la route. Si ce machin est en dessous des 1000 Newton mètres, je ne m'appelle plus Okubo. »

Je me demande si la bagnole est une voiture volante convertible. J'en ai bien bavé pour installer ce bordel sur la mienne. Un genou à terre pour observer ses jantes qui font au moins la taille du London Eye.

« Structure du moyeu, étriers et disques en carbone avec plaquettes en céramiques équipés de 8 pistons. Tu m'étonnes, faut savoir freiner ce genre d'engin quand c'est lancé en dernière vitesse. »

Je recule pour éviter d'être suspect, et observer l'aérodynamisme général. Pas de doutes...

« ... Toi, tu es faite pour courir, ma jolie. T'es loin de ces fausses bagnoles qui n'ont qu'une carrosserie toute jolie et superficielle. Tu es magnifique, galope le plus longtemps possible. J'adorerais t'écouter crier un jour. »

Un sourire paternel étire mes traits, puis, je m'en vais. En disant au revoir à l'homme élancé au regard de glace. Toujours rien. Pire, voilà qu'il balance un doigt d'honneur plus loin. A qui ? Je quitte mes espadrilles pour les tenir d'une main et laisser mes pieds embrasser le sable blanc nipponne. Ouais, c'est parfait, on ne change rien. Un soupir satisfait plus tard, c'est en balayant la zone du regard que je me cherche un spot pour poser mes vieilles fesses lupines. Au loin, un groupe de loustics agités, pas très vieux, qui s'éloignent. En face, c'est trois personnes alignées ensemble comme ces magazines de mode pour les bikinis de l'année.

Attends, j'ai pas vu leur visage à la télé, par hasard ?

De toute façon, je tabasse assez de relous dans mon bar pour ne pas en être un aujourd'hui. Et je n'ai pas envie de déranger trois jeunes femmes dans leur journée. Mes oreilles entendent d'ici ce qu'ils s'échangent entre elles, et je devine rapidement que ces débiles ne sont pas inconnus au problème. J'arrive doucement en m'annonçant d'une main amicale, mon ombre venant engloutir leur silhouette tandis que j'affiche un visage inquiet.

« Est-ce que ça va ? »

Ça y est, je sais que je viens de faire n'importe quoi. Je suis qui pour venir dans les parages, un super-héros ? Non, ça va, on arrête les frais. Elles vont très bien se débrouiller toutes seules, et je vais gentiment rentrer de mon côté.

« Désolé du dérangement. En tout cas, il y a deux bagnoles sur le parking qui sont vraiment chouettes à regarder. Si c’est les vôtres, chapeau vous avez du goût. »

Et pour tout le reste aussi. Je m'éloigne, étale ma serviette, et déploie l'interface en hologramme téléphonique de ma montre. Moya m'envoie un message. J'espère qu'un jour, les fédéraux arrêteront de me harceler. Un soupir lassé, je laisse un "vu", puis, je m'allonge, pouffant quelques bouffées de cigare.

Pensant à tout, et à rien.

Surtout à rien.

Piotr entend bien ce que dit Lily et si contrairement à Ambroise il ne se permettra pas de lui faire un doigt d'honneur, il remonte ses lunettes sur l'arrête de son nez avec dédain, pour lui faire comprendre à sa manière, sans un sourire, qu'il n'en avait que faire. De plus, toute son attention était maintenant porté sur cet énergumène qui roulait clairement ses muscles devant l'assemblée. Et qu'est-ce-qu'il baragouinait ? Dans la tête de notre chauffeur, même si de visage il ne bronchait pas et se l'ouvrait pas, il y avait de l'agacement, du dépit et de la pitié. Il pensait au mec d'Ambroise, le détective raté là, même refrain, même blabla, chiant comme la pluie à parler bagnole, qu'est ce qu'il en avait à foutre ? Il allait l'ignorer, de toute manière il n'était pas payé pour sympathiser, mais pour surveiller. De toute manière il se dirigeait vers les filles, il allait juste garder un oeil, prêt à dégainer si besoin.

Lily avait demandé si la demoiselle avait qui elles s'installaient connaissait les types précédents. Tu restais attentive alors que tu sortais le tube de crème, proposant à ton amie de se tourner, il allait bien falloir commencer, hors de question de cramer !

« Enchanté Kyoko ! Tu m'as l'air toute triste, alors que c'est une chouette voiture ! »

Mais tu n'avais pas le temps de trop en dire, qu'un homme s'approchait. Piotr au loin observait d'ailleurs la carcasse dans laquelle il était arrivé. Si elle ne le connaissait pas aussi bien, elle jurerait qu'il insultait ses morts tant son regard jugeait le véhicule qui était garé à côté de lui.

« Vous venez prendre des nouvelles, vous complimentez et vous repartez déjà ? » Tu lui laissais le temps de se retourner. « Le parasol est assez grand, même pour votre gabarit. » Piotr allait te tuer d'être aussi aimable. « Elle est à vous la grosse voiture blindée ? Désolé, je n'y connais pas grand chose, mais j'en connais un qui aurait bien aimé mettre ses mains sur une voiture aussi travaillée ! »

Et alors qu'elle partait déjà en flânant, imaginant Nyx tourner autour du véhicule tel un vautour, tu te rendais compte que la crème que tu pensais étaler sur les épaules de Lily venait de s'écraser dans le sable. Une bonne chose ceci dit.

« Je ne t'ai même pas demandé si tu voulais crème ou huile ! » Tu venais à frotter tes mains attendant sa réponse, tandis qu'une bourrasque venait se frayer un chemin sur la plage, faisant voler le parasol pourtant bien planté dans le sable auparavant, manquant de s'écraser sur la pauvre petite chatte et le caisson isotherme se renversant laissant toutes les boissons froides venir se coller sur les cuisses de Lily.

Flairer les larmes, sentir la mélancolie et la tristesse. J'ai appris à ne pas me mêler des affaires des autres. Sans approuver, ni condamner, je tends une main calleuse et cicatrisée pour proposer mon aide, sans jamais donner mon avis. Parce que, de mon côté, j'ai pas envie d'avoir un jugement sur mon passé, sur mes choix. Seulement sur mes difficultés actuelles.  Admettre d'avoir perdu, avoir le courage de demander de l'aide. Cette petite avait l'air bien entouré, bien soutenue, et je pense qu'elle devrait s'en saisir. Mais, en gardant les crocs acérés et en restant fière, comme elle l'a fait devant ces nazes qui l'ont embêtés.

La vie est une jungle, avec une espèce de chaîne alimentaire où il faut défendre son bout de gras pour avoir sa part du gâteau. Je ne chasserais pas à ta place, petite.

J'avais effectivement entendu ses paroles. J'aurais aimé entendre le nom de ce fameux modèle, son pedigree, ainsi que son histoire sportive si cette bagnole en avait une. Mais peut-être que je suis exigeant. Ce que je sais, c'est qu'elle a l'air de représenter un symbole. Conduire une voiture, tout le monde sait faire. Piloter une machine, peu de gens y arrivent. Il y a un moment quand on atteint les 7000 tours minutes où tout s’efface. La machine est comme en apesanteur, elle disparaît. Et il ne reste plus qu’un corps qui se déplace à travers l’espace et le temps. 7000 tours minutes, c’est que là que ça se passe. On le sent venir. Ça nous prend par surprise par l’oreille. Et la question se pose, la seule question qui compte : qui est-on ?

Alors, t'es qui, bordel.

Je ne vais pas réfléchir davantage. Une voix mélodieuse dissimulée dans un caractère autoritaire vole jusqu'à mes oreilles.

« Vous venez prendre des nouvelles, vous complimentez et vous repartez déjà ?
- J'aime les grands espaces, alors, je ne me permettrais pas de prendre le votre. »

Une belle phrase d'ancien taulard, ça.

« Le parasol est assez grand, même pour votre gabarit.
- Moi qui pensais avoir perdu du poids, mais j’apprécie l’invitation... Que je me murmure en tapotant mon ventre avant de mesurer mes pectoraux avec les doigts, puis de commencer à marcher dans leur direction, la serviette à l'épaule, avec un sourire aimable.
- Elle est à vous la grosse voiture blindée ? Désolé, je n'y connais pas grand chose, mais j'en connais un qui aurait bien aimé mettre ses mains sur une voiture aussi travaillée !
- Aha, merci. Une belle pièce de collection que j'ai préparé pour arracher n’importe quel engin de 1200 chevaux comme si c'était une citadine encrassée. Transmettez mes amitiés à cette personne qui doit certainement avoir du goût.  »

A peine le temps de dessiner un sourire que le parasol s'échappe dans une bourrasque. Mes pieds soulèvent le sable dans une propulsion rapide et puissante... Reste que je deviens ce bonhomme courant après un... Parasol. Trop tard, il avait déjà accompli son méfait, des boissons finissent sur la cuisse d'une jouvencelle que j'ai dû voir quelque part, son visage trop familier et trop parfait pour ne pas le voir derrière un journal ou une chaîne de TV. Victimes ? Les boissons, une peau maintenant fraîche et certainement des personnes qui auront soif par la suite.

« Aie. La bavure. »

D'un bras je saisis le manche du parasol avant de poignarder le sol d'un coup sec, avant d'ajuster la toile pour être certains que les trois occupantes puissent avoir un carré d'ombre et... Comme disait effectivement cette Dame à la chevelure d'or, il y a bien une petite place pour ma carcasse. De là, je pouvais sentir le regard inquisiteur de l'homme planté comme un lampadaire à côté de sa berline britannique. Il va continuer à me regarder longtemps où il a besoin que je lui décapsule la tête comme une bouteille de bière ? Ou peut-être lui enfoncer sa Bentley dans la bouche et voir si ça sort de l'autre côté ? Ou lui abîmer ce joli visage pour qu’il parte faire un lifting à l’hosto ?

« Merci pour l'accueil en tout cas, j'espère que je n'embêterais pas votre homme de main. »

J’en ai poliment rien à faire. Une belle phrase calme et emplie de politesse, beau boulot Okubo. Un clin d'œil viendra adoucir mes traits tandis que j'aide à ranger le bazar renversé.

« Si jamais je peux faire quoi que ce soit, n'hésitez pas. »

Même si, on va être honnête, on va peut-être passer notre route pour tout ce qui est application de crèmes solaires ou huiles en tout genre. Sans parler de pudeur, j'ai encore jamais vu d'inconnus tartiner le dos sensuel de demoiselles aussi jolies sans se connaître un minimum. Leur consentement serait même surprenant. Un regard sur cette belle blonde élancée, puis cette belle brune aux prunelles d'un vert qu'on pourrait regarder une éternité.

« Alors, vacances de votre côté ? Ou simple journée de repos ? Vous êtes des genres de... Stars, c'est ça ? Vous avez le profil en tout cas. »

Puis, cette petite hybride.

« Je veux bien que tu me parles de cette caisse, petite. A condition que t'affiche un sourire sur ce visage. »

J'affiche le mien de toutes mes dents, trahissant mes canines prononcées, comme des dizaines de types de créatures de mon genre. Je suis certain que je dois avoir des airs malsains, ce pourquoi j'arrête le massacre en arrêtant de sourire. Bizarrement, dans cette volonté habituelle d'être solitaire, j'avais bien envie cette fois de faire entorse à cette règle.

Tu le vois bien ce grand baraqué revenir vers vous après que tu l'ais invité à le faire. Il a l'air à la fois hésitant et à la fois non. Peut-être le déranges-tu ? Même s'il venait discuter voiture, il n'avait peut-être pas l'envie de venir sympathiser ? Il pouvait de nouveau refuser, mais vu qu'il s'avançait et entamait de nouveau la conversation, tu te plaisais à te dire qu'il faudrait prendre soin de lui comme remerciement de se joindre à vous.

« Je lui transmettrais à ne pas en douter. »

Mais un homme qui avait du goût ? Ca, ça restait encore à déterminer, même si tu imaginais déjà Nyx fuir du regard si tu lui disais mot pour mot ce genre de compliment. L'idée te plaisait, mais inutile de trop tergiverser sur le sujet que le parasol venait à te sortir de tes pensées, sans oublier les événements s'enchainant, à commencer par la remarque de Lily, après que le cache soleil ait été replanté avec force dans le sable. Au loin, Piotr gardait un œil sur la situation, sans pour autant avoir bougé d'un millimètre pour venir aider.

« Ne vous en faites pas pour mon garde du corps, c'est encore moi qui décide entre lui et moi. » Tu te tournais vers Lily, préférant omettre que ton chauffeur pouvait être un goujat. « Crois-moi Lily, si tu étais prise en photo en mode écrevisse, tu serais la première personne à mettre les coups de soleil à la mode. »

Un rire, tandis que tu prenais enfin la crème et venait lui en mettre, alors que le plus grand s'adressait de nouveau à vous. Tu laissais ta camarade répondre, ne sachant pas trop quoi dire concernant le cas de votre "célébrité". Tu avais du mal avec ce terme, tout ce qui t'importais n'était pas la visibilité, mais ce que cela pouvait apporter aux autres. Alors étais-tu une star ? Ton titre te donnait-il ce genre de droit ? Lily l'était oui, elle était plus mannequin que toi à l'heure actuelle.

Puis le conversation avec la jeune femme se faisait. Ca parlait voiture et pas mal en plus ! C'était bon, tu étais larguée, étalant peut-être plus que nécessaire la crème sur ton égérie avant de faire un cœur dans son dos. Amusée, tu essuyais quand même tes mains sur tes propres bras une fois terminée, rebouchant le flacon, avant de t'adresser à la brune le temps que ça parlait moteur juste à côté.

« Les boissons ont dû être pas mal secouée...tu penses qu'on devrait aller en chercher d'autre au bar un peu plus loin ? »

Ça fait plaisir de savoir qu'il y a encore des personnes qui ont du goût, ou qu'ils sont capables de trouver le "trésor dans le tas de ferrailles." Dans une époque où tout est dans le paraître, il est rare de trouver des gens qui savent repérer l'âme de quelque chose. Qui sait, peut-être que cet homme viendra se délecter d'un bon verre de whisky dans mon bar. A la nouvelle mention de son garde du corps, mes yeux sont retournés sur lui, j'ai presque du mal à croire que cette demoiselle soit la patronne directe d'un type comme lui. Certainement qu'elle cache un sacré jeu. La brune en rajoute une caisse, et je dois avouer qu'elle me fait sacrément rire. Donc, elles sont en pleine journée de repos, elles ont quand même l'air de faire un boulot qui n'implique pas du manuel. Et c'est lorsque la première parle de mode et de photo, que je fais le lien.

« Journée de repos également, je travaille de nuit en tant que Barman, je profite un petit peu aujourd'hui. Des tops modèles alors... Ouaw, rien que ça » Que je minaude presque.

Pendant ce temps, voilà que notre jeune fille se lance. Mes traits se durcissent, écoutant religieusement la petite hybride.

Lamborghini faisait des tracteurs, il y a des siècles. Tout a commencé dans un combat d'égo surdimensionné entre le grand Enzo Ferrari et monsieur Feruccio Lamborghini. Le second qui avait pris la mouche parce que piqué au vif par le premier qui avait gagné au Mans, en plus d'avoir des voitures d'un énorme douze cylindres atmosphérique, provoquant le second qu'il devait rester avec ses tracteurs, que les pigeons et les aigles n'avaient rien à faire ensemble. Lambo nous sort son premier Supercar, fait peur à Enzo, mais il faudra attendre des années pour que Lambo devienne un véhicule à prendre au sérieux.

Pendant tout ce temps, Ferrari raflait des compétitions avant de se faire casser la tronche par Ford et sa GT40 d'un V10 de 7,2 litres jamais encore enregistré, façonné par Shelby America. Ils vont gagner 4 années d'affilée. Et en parlant de pays étrangers, c'est là où Lambo va un peu me décevoir. 30 Piges de constructions, par de démarcations historiques particulières, et ce sont des Allemands qui achètent la marque. L'Italie disparaît de plus en plus dans ses traits, et ce super-car devient simplement une voiture de luxe déguisée en voiture de course. Bon qu'à servir dans les jeux vidéos, les clips de hip-hop, les films et les photos en tout genre. Voilà pourquoi ce n'est pas vraiment ma came.

Jusqu'à aujourd'hui, manifestement.

Je me frotte le menton, pensif à toutes ces modifications et ce que ça pourrait faire.  Par déduction, je pourrais presque penser qu'elle fait des courses clandestines, puisque sa voiture est préparée, mais quand même homologuée. Aucun intérêt de le faire si c'est pour garder la bagnole sur piste. Ça y est, elle m'intrigue. Et elle m'impressionne en plus de ça. Etrangement son minois me rappelle de plus en plus quelqu'un. En tout cas, j'espère qu'elle ne fait pas cette tête d'enterrement tous les jours, ça serait super triste. J'hausse un sourcil sur le reste de son discours. Et pour la tenue de route, je ne suis malheureusement pas d'accord.

« Tout va dépendre des pneumatiques, de sa gomme, de la météo, de l'asphalte et de la chaleur de ta voiture. » Que je termine, un sourire doux. « Une voiture n'est jamais infaillible sur la route, c'est au pilote de garder la main dessus. Nanoseconde ou pas. »

Je termine par un clin d'œil.

« Mais tu es pilote, je suppose que je ne t'apprends absolument rien. »

Je t'ai grillé, petite. Ou alors c'est une fille à papa qui a le portefeuille gros comme ce parasol, aimant les bagnoles. Et en parlant de parasol, voilà qu'une belle idée vient charmer mes oreilles. Mais ce n'est quand même pas très galant de ma part de me laisser payer les consommations. Alors, je cherche quelques billets dans ma poche, avant de les tendre un peu froissé dans la direction des deux demoiselles voulant prendre des rafraîchissements, en souriant du côté de l'une d'entre elles.

« Une bière, brune, comme vous. Au fait, je m'appelle Okubo, et vous ? C'est plus simple que le "monsieur avec des tatouages." ou des surnoms à rallonge de ce genre. »

N'est-ce pas ?

Le temps de s'inquiéter des boissons, tu laissais Lily prendre les devants pour la suite. Et à entendre le géant qui se tenait devant vous, tu t'amusais de sa réponse. Aimait-il donc les brunes ou juste la boisson ? Tu souriais, écoutant aussi la réponse de la pilote, un jus de fruit de type fruit rouge ! Tu faisais signe à ton chauffeur pour qu'il sache dans quelle direction vous alliez, alors qu'enfin vos pas se fondaient dans le sable chaud.

« En tout cas il est sacrément baraqué. J'aime les hommes musclés, pas toi ? »

Est-ce que tu charriais un peu ton égérie en rajoutant un clin d'œil à tes paroles ? Complètement, tout en la titillant un peu pour retourner à la pêche aux infos la concernant. N'était-elle pas célibataire ? Oh certes, on ne finissait pas dans les bras du premier venu, mais ce n'était pas déplaisant d'imaginer que ce genre de rencontre pouvait parfois faire naître des amitiés ou des occasions diverses...Maintenant est-ce que tu mentais ? Complètement, tu aimais les hommes, maintenant, aussi musclé et fort d'épaule, pas vraiment...bien que la gentillesse se lisait chez cet homme et que cela suffisait pour ne pas alarmer tes sens. Faisant la queue devant le bar de la plage, tu observais un peu les alentours, avant de te concentrer de nouveau sur ta collègue.

« Je m'occupe de régler. » Un sourire. « Non vraiment tu n'as trouvé personne Lily ? Tu es si belle, rassure moi tu as bien quelques petits mots de fans au moins ? » Et de tiquer à tes propres paroles. « Enfin, pas des fans chelous, qu'on soit bien d'accord. Attends...tu n'as pas de fans louches j'espère ? »

Commande faites, stoppant nette la conversation l'espace d'un instant, prenant les boissons pour la team bolide et vous-même, vous repreniez la direction du coin serviette tout en pouvant reparler de votre quotidien.

« On fait un pari que le plus chochotte pour aller à l'eau c'est notre grand baraqué sauveur de parasol ? Tu crois qu'il se mouille la nuque avant de plonger ? »